Une preuve supplémentaire que les chats vont dominer le monde : ils nous écoutent et savent exactement quand nous leur parlons

Parler à votre chat est tout à fait normal

Nous n’attendons pas de réponse, mais inconsciemment et en tant que bons êtres sociaux que nous sommes, c’est presque une impulsion évidente de dire quelques mots à nos animaux de compagnie. Ce n’est plus un secret que, dans les cultures occidentales, la plupart des humains parlent à leurs animaux de compagnie. L’une des raisons est que la plupart d’entre nous sont aveuglément convaincus que les animaux de compagnie captent tous ces indices verbaux. Et en réalité, nous n’avons pas tort.

Une étude récente vient de présenter des preuves suggérant que les chats peuvent distinguer la voix de leurs maîtres de celles des étrangers et qu’ils comprennent quand nous leur parlons directement.

L’étude

Des chercheurs ont cherché à confirmer que la relation homme-chat est “étroite et précieuse”. Ils viennent de publier une étude dans laquelle ils ont fait écouter une série d’enregistrements de 16 chats dans leur environnement domestique afin de tester leur capacité à distinguer les voix de leurs propriétaires de celles d’étrangers. Les chercheurs ont également cherché à savoir si les chats pouvaient faire la distinction entre un discours qui leur est destiné, c’est-à-dire un ton de voix spécifique que les gens utilisent pour s’adresser aux animaux, et le ton que nous utilisons pour nous parler entre nous.

Quelles conclusions en tirons-nous ?

La façon dont les gens parlent aux chats fait partie du modèle de langage “soignant”, cette façon particulière de s’adresser à d’autres animaux comme les chiens, ainsi qu’aux bébés. Une façon câline et enfantine de vocaliser avec des distinctions subtiles dans le ton, y compris l’hyperarticulation, des énoncés plus courts, plus de répétitions, un ton plus élevé et une plus grande variation du ton.

Ainsi, l’équipe a observé que les chats étaient capables d’identifier et de reconnaître les voix de leurs maîtres, ainsi que de faire la distinction entre la façon dont ils s’adressaient à leurs maîtres (sachant qu’ils étaient à l’écoute du message) et la façon dont ils interagissaient avec d’autres humains. En outre, l’étude suggère qu’ils pourraient distinguer leur propriétaire d’un étranger. Et ce n’est pas tout : les chats ne semblaient pas réagir à la voix des étrangers, quel que soit le ton.

Ils nous ignorent

Ce constat a été repris dans plusieurs études antérieures indiquant que les chats reconnaissent la voix de leur maître, mais n’y réagissent pas toujours. Bien que les chats réagissent davantage lorsque leurs maîtres les appellent que lorsque des étrangers font de même, ils ne prennent pas la peine de se lever dans les deux cas. Les auteurs pensent que l’attitude “passive” des chats est le produit de leur évolution au cours des 9 000 dernières années. Les chats, contrairement aux chiens, n’ont pas été domestiqués pour obéir aux ordres de l’homme historiquement.

Les chats, cet animal fascinant

Cette étude n’est que le dernier exemple d’une renaissance de la recherche sur les chats qui a déjà révélé qu’ils sont capables de connaître le nom de leurs congénères ou qu’ils préfèrent interagir avec les humains plutôt que de recevoir de la nourriture. Cette étude indique qu’ils optent dans une plus large mesure pour le jeu avec des humains que pour tout autre stimulus. On est loin du cas des boîtes de thon, qui arrivent en deuxième position.

D’autres études ont analysé la sociabilité potentielle de ces animaux, concluant que leur degré d’engagement est “flexible” et “éducable”. Plus vous accordez d’attention orale, visuelle ou gestuelle à un chat, plus il aura tendance à passer du temps avec vous… et vice versa.

Difficile à étudier

Pendant des décennies, l’intelligence des espèces a été mesurée par leur sociabilité à notre égard. Nous savons que les chiens sont dociles, alors que les chats sont beaucoup plus indépendants. Mais les scientifiques ont critiqué le manque de connaissances, soulignant que nous avons été coupables d’un biais de disponibilité : parce qu’il a été plus facile d’étudier les chiens que les chats, nous avons des dizaines d’études sur les premiers et pas sur les seconds. Essentiellement parce que faire terminer aux chats les tests qu’on leur fait passer est un casse-tête. Il y a moins de recherches, certes, mais c’est toujours très intéressant.

Chat communication

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